Barséquanais. Les cours dispensés par la Corporation des vignerons de Champagne battent leur plein. Il faudra avoir tout assimilé d’ici au 27 Mars, date de l’examen.

Les cours pour apprendre à tailler la vigne selon la stricte réglementation champenoise ont commencé, à Bar-sur-Seine, au début de ce mois, pour la formule la plus courante des six samedis, avec les moniteurs de la Corporation des vignerons de Champagne. L’examen est prévu le 27 mars.
Samedi dernier, il faisait un temps assez désagréable avec pas mal de pluie, mais cela fait partie de l’activité. « On met les habits de pluie et les bottes, c’est tout ! », confiaient des stagiaires fatalistes.

Une soixantaine d’inscrits

Cette année, les candidats sont une soixantaine.

Des chiffres qui remontent un peu, contrairement à la Marne. « Nous sommes plutôt contents car nos voisins ont un groupe qui n’a pas ouvert faute de candidats. Moi, j’ai dû demander à un ancien moniteur de reprendre du service pour former quatre groupes », confie Olivier Euillot, moniteur lui aussi. Ce dernier, Mickaël Parisot, Arnaud Broddes et donc Alain Debauge vont initier les candidats durant 48 heures. Érick Schreiber forment, pour sa part, les ouvriers viticoles sur une formule de deux semaines et demie d’affilée.
Ces candidats sont des salariés viticoles désireux d’évoluer ; des personnes reprenant des exploitations, ou voulant se reconvertir ou des demandeurs d’emploi… « Je n’ai pas le choix, je viens d’être embauché, il faut savoir tailler », explique Lucas. « C’est pour avoir un salaire complémentaire », souligne Carole qui entend consacrer ses week-ends à tailler. « Moi, c’est pour le plaisir, mais aussi pour surveiller le travail de mes tâcherons, ou en cas de défaillance de leur part », précise Mathilde, comptable mais propriétaire d’une parcelle. « C’est intéressant », renchérit Amélie. Intéressant certes, mais cette formation est très intense et même jugée un peu courte, tant il y a de choses à apprendre, surtout si l’on n’est pas issu du milieu viticole.

Bien observer le pied de vigne

Théorie et pratique sont au menu des 48 heures. Le programme prévoit de prendre connaissance de la réglementation en Champagne qui est très stricte, des principales étapes de travail suivant le cycle annuel de la vigne, des différents principes de taille. Des notions de biologie de la vigne, le vocabulaire utilisé en viticulture, les maladies qui sont observables, la sécurité au travail, etc. font également partie de la formation. Un travail personnel à la maison est indispensable pour avoir des chances de réussir. Certains ont la chance d’être déjà employés sur une exploitation et peuvent profiter de l’expérience du chef d’exploitation et de collègues aguerris pour la partie pratique.

À la vigne, les stagiaires apprennent à observer un plan de vigne, puis à effectuer les bons gestes de taille puis de liage. « Si on regarde bien la vigne, c’est comme un enfant qui grandit et évolue avec l’âge et le temps. D’ailleurs, on dit bien qu’on élève la vigne ! Et la vigne devient en fait ce qu’on veut qu’elle devienne », tient à résumer Serafim, un vigneron retraité, qui, comme d’autres, vient aider les moniteurs à la vigne.
À l’examen, les candidats auront une épreuve écrite, une épreuve orale et une épreuve pratique.

Un candidat qui a validé les épreuves orales et écrites, mais qui a échoué à la pratique, peut conserver le bénéfice des notes de la théorie pendant cinq ans et pourra repasser l’épreuve pratique.
Le certificat d’aptitude à la taille de la vigne champenois est délivré uniquement par la Corporation des vignerons de Champagne. Le diplôme est reconnu par la profession viticole et inscrit dans la convention collective des Maisons de Champagne et exploitations viticoles. Il doit amener une qualification supplémentaire et surtout une rémunération plus élevée.